LATENCE

Pour la première fois dans l’histoire, l’espèce dominante que nous formons dresse le bilan de son activité sur terre. Irrémédiablement chacun de nous fait face à la question existentielle individuelle et collective du monde.

« L’amplification des objets et leur hétéroclisme escamote la nudité des espaces, fait dérober le premier silence des choses, harponne la vision, l’ouïe, la sensation du corps, empêche la naissance d’une urbanité agréable, rationnelle… C’est le développement du goût de l’accumulation, de l’entassement de tout et de rien, de tout rebut. Et cela s’accompagne souvent de bruits, de sonorités, comme activité infatigable, essence même de la société qui veut refouler coûte que coûte le silence archaïque de la vie et l’esthétique naturelle des lieux. »     Hassan Whabi – La Tyranie du commun

Il n’y a pas qu’une seule réponse possible à la question des transformations inévitables qui s’annoncent. Mais il nous manque le temps de l’écoute, la réflexion et du silence. Il ne s’agit ni de fin, ni de début, ce moment auquel nous prêtons si peu attention est pourtant est déterminant.

Le temps d’une respiration.

Les photographies évoquent un monde à l’arrêt, en suspension, imprégné de nos traces, vide en apparence. Images simples, posées, de paysages ponctués de quelques portraits et objet du quotidien, usés. Il s’en dégage une ambiance insolite. Le noir et blanc est très doux, comme en attente d’un parti pris plus tranché. Je porte ce projet depuis 8 ans. De la France à Malte, au Ladakh, à l’Écosse, etc, ces paysages et ambiances semblent universels, sans frontières. LATENCE est donc d’une part un projet de de livre et une exposition de 55 photographies environ.

 

 

 

For the first time in history, the dominant species that we form is checking the balance of its activity on earth. Irreversibly, each one of us faces the individual and collective existential question of the world state and becoming.

« The amplification of objects and their heteroclism conceals the nakedness of spaces, steals the first silence of things, harpoons the vision, the hearing, the sensation of the body, prevents the birth of a pleasant, rational urbanity… It is the development of the taste of accumulation, of the piling up of everything and nothing, of any waste. And this is often accompanied by noise, sound, as a tireless activity, the very essence of society that wants to repress at any cost the archaic silence of life and the natural aesthetics of places.  »      Hassan Whabi – The Tyranny of the Common

There is no single answer to the question of the inevitable transformations that are coming. But we lack the time for listening, reflection and silence. It is neither the end nor the beginning, this moment to which we pay so little attention is nevertheless decisive.

The time of a breath.

The photographs evoke a world at a standstill, in suspension, impregnated with our traces, apparently empty. Simple, posed images of landscapes punctuated by a few portraits and everyday objects, worn out. An unusual atmosphere emerges. The black and white is very soft, as if waiting for a more definite bias. I have been working on this project for 8 years. From France to Malta, to Ladakh, to Scotland, etc., these landscapes and atmospheres seem universal, without borders. LATENCE is therefore a book project and an exhibition of about 55 photographs.

©Michel Monteaux

 

Tirages en vente sur commande. Prints available on order.